Songe d'un après midi d'été

C'était peu avant la moitié du jour, le soleil n'était pas encore au plus haut, ils frauderaient peut être attendre encore une heure ou deux pour cela. Les jumeaux n'en savaient rien et se préoccupaient peu de savoir précisément quel moment c'était. Ils avaient quitté un peu plus tôt l'académie qui se faisait trop bruyante pour profiter du calme des jardins. La journée avait été animé, comme il faisait beau, bon nombres d'élèves avaient séché les cours pour profiter de l’extérieur. Bon pas tant que ça en réalité mais il avait fallu les retrouver et les motiver. Et même après plusieurs heures de recherche certain manquaient à l'appel. Et bien tant pis, inutile de se fatiguer plus longtemps pour eux après tout. C'est pourquoi, ils étaient là tous les deux assis dans l'herbe fraiche à l'ombre d'un arbre profitant d'une petite brise.

Tout du moins Aizu était allongé, sa sœur quand à elle gambadais au milieu des fleurs et dansait avec les pétales de celles-ci. Elle jouait de tant à autres avec les familiers des passants assis sur un banc, toujours fixé par l’œil attentif de son frère qui surveillait les environs. Kyomu quand à lui avait bien l'intention de se reposer pour une fois sans être dérangé toutes les cinq minutes par un évènement indésirable ou pire Aisu. N’étant pas contraint de surveiller la jeune fille pour une fois, il profita du confort que lui procura une branche feuillu des plus confortable. Il crut son bonheur de courte durée lorsque celle-ci revint au pied de l'arbre, mais il semblât que la demoiselle était d'humeur calme. Elle se contenta de prendre place contre son frère, chantant des mélodies douces et apaisantes portés aux grées des vents. Aizu l'écoutait avec attention, et semblait apprécier chaque son qui sortait de sa bouche comme quelque chose de précieux. Il n'aurait pas été bon de le déranger en cet instant, être en compagnie de sa sœur, la voire heureuse, voila les choses les plus importantes à ses yeux et il était toujours dangereux de perturber ce genre de moment.

Heureusement pour lui et pour celui qui aurait été victime de sa colère, il n'y eu personne qui créa le moindre désagrément. Et les jumeaux qui avaient finit par s'endormir à l'ombre de l'arbre l'un sur l'autre, un sommeil paisible pouvait se lire sur leur visage. Un sommeil qui ne fut pas interrompu pendant des heures, pour le plus grand plaisir de Kyomu. Mais bien que cela fut vers le milieu d'après midi, la tranquillité de celui-ci fut perturbé. Et pour une fois ce n'était pas Aisu la responsable.

Kyomu venait d'entendre un bruit juste derrière lui, il bondit sur ses pattes et regarda en direction du son anormal. Aizu qui avait ouvert les yeux et les leva pour l'observer.

Que se passe t-il ?
Rien j'ai cru entendre quelque chose...

Le familier n'avait pas détourné une seule seconde son regard qui se faisait menaçant. Se dématérialisant lentement il fusionna avec l'arbre et se laissa glisser dans celui-ci pour en arriver à sa base où il réapparut et rejoignit Aizu avant de s'assoir à ses cotés, continuant de surveillant les feuillage. Le fantôme qui avait surveillé la scène des yeux, méfiant pris sa sœur dans ses bras, il l'assit sur ses jambes étendus et rapprochât son visage du siens. Elle dormait toujours, et il pris soin de ne pas la réveiller quand il lança:

Qui va là ? Inutile de faire croire qu'il n'y a personne.

Il scruta les alentour, en attente d'une réponse où d'un mouvement. Imité par Kyomu qui se fit agressif.

Comme trop souvent à son goût, Narine était parvenue à le mener jusqu’aux portes de l’académie, où elle s’était alors assise en le regardant sévèrement. Spades était resté là, debout sur le sol, les bras croisés, à faire la tête dure. La journée s’annonçait belle et il aurait cent fois préféré rester dehors, plutôt que d’aller s’asseoir sur les bancs d’école et se faire bourrer le crâne de choses dont il se moquait éperdument. Il n’avait pas eut le choix, cependant, de filer jusqu’à l’intérieur des murs lorsque, fatiguée de le voir s’obstiner, Narine avait claqué des dents pour lui faire comprendre que s’il ne s’y rendait pas lui-même, sois elle l’enverrait valser dans l’air d’un coup de patte, sois elle l’y mènerait d’elle-même en le tenant dans sa gueule. Enfin, elle n’avait rien dit, mais la jeune fée comprenait parfaitement ce qui lui passait par la tête. Ces solutions étaient les seules qu’elle avait envisagées jusqu’à maintenant.

Mais évidemment, borné qu’il était et malin qui plus est, il n’allait certes pas s’avouer vaincu et aller sagement à ses classes. Il avait plus d’un tour dans son sac et justement, il ouvrit mentalement ce dit sac pour y piger l’un de ces tours. Il ne lui fallut pas longtemps pour décider de ce qu’il allait faire.

Il ne pouvait pas retourner dehors, parce que Narine sentirait son odeur et reviendrait le chercher par le fond de culotte. Mais il pouvait se rendre aux jardins suspendus, qui étaient presque comme dehors, mais sans Narine. Ainsi donc, alors que les étudiants se précipitaient à leurs classes respectives, lui, tout petit qu’il était, restait parterre et longeait le long des murs, pour éviter, déjà, d’être piétiné et ensuite, d’attirer l’attention. Lorsqu’il vit passer un enseignant, il se cacha en vitesse derrière une porte ouverte et une fois qu’il fut passé, il reprit son petit bout de chemin, toujours en catimini. Il parvint finalement au jardin, où il se dépêcha de se cacher dans la végétation. La suite de sa progression se fit lente et minutieuse. À quatre patte dans les plantes, il faisait en sorte de ne rien faire bouger, pour s’assurer qu’on ne le remarque pas. Puis il avait trouvé un tas de mousse, sous laquelle il s’était couché pour faire la sieste.

Voilà qui était parfait. C’était la belle vie. Couché sur le ventre, il ferma les yeux, glissant ses petits doigts sous la terre fraiche. Elle était douce et agréable au toucher, comme une caresse. Il s’endormit.

Mais vient un temps où tout ce qui dort se réveille, à moins d’être très très mort, ce qui n’était, fort heureusement, pas le cas de Spades. Il ouvrit les yeux et se redressa sur les genoux, levant le nez au ciel pour voir combien de temps était passé. L’après-midi ? Déjà ? Eh bien ! Et personne ne l’avait trouvé ! C’était merveilleux. Maintenant qu’il savait l’heure, il s’informa des gens qui se trouvaient dans le jardin. Ses sourcils se froncèrent alors qu’un sourire de ceux qui veulent dire ‘oups’ se dessinait sur ses lèvres. Voilà les directeurs de l’académie, qui dormaient paisiblement sous un arbre. Sortir d’ici n’allait pas être chose aussi facile que d’y entrer. Il se remit à quatre pattes pour refaire le chemin en sens inverse, espérant ne pas attirer l’attention.

Il fallait bien veiller à ne faire aucun bruit. Qui sait s’ils avaient le sommeil fragile ou pas. Si cela se trouve, ils dormaient depuis longtemps et allaient se réveiller d’une minute à l’autre. Mieux valait jouer de prudence. Qui plus est, il y avait ce gackt, perché dans un arbre, qui risquait de le voir.

Certes, Spades aurait pu rester là et attendre qu’ils s’en aillent. Mais il n’était pas de ceux-là qui prônent la patience. Il laissait cela à Narine. Et puis ça lui ferait de quoi être fier s’il parvenait à sortir juste sous le nez des directeurs.

Il commença sa minutieuse escapade, se déplaçant à une vitesse d’escargot. Mais vint un moment où il tourna la tête pour s’assurer qu’on ne l’avait pas repéré, tout en continuant d’avancer et comme il faut toujours qu’il y ait un obstacle dans notre chemin lorsqu’on ne regarde plus où l’on va, notre jeune fée buta sur la tige d’une fleur, qui tangua paresseusement. Il s’empressa de l’attraper avant qu’on ne la voit bouger et sous le coup sec qu’il donna, un peu de pollen se détacha de ses pistils pour lui tomber sur le nez en même temps qu’il prenait cette inspiration qui est de mise quand on se dit que l’on vient d’éviter la catastrophe.

Il éternua.

Un tout petit éternuement, retenu à moitié d’une main devant sa bouche.

Ce fut assez pour attirer l’attention, visiblement. Il s’empressa de se coucher sur le sol et rabattit son capuchon sur sa tête en espérant passer inaperçu. Cependant, du coin de l’œil, il vit que le directeur et son familier regardaient en sa direction d’un air loin d’être amusé. Ils le regardaient même d’un air plutôt méchant. Serrant les dents en frémissant, Spades décida de prendre la fuite. Il se releva d’un bond, battit des ailes et sortit de la broussaille pour essayer de se précipiter vers la sortie. Cependant, il n’y croyait pas vraiment. Il se doutait qu’on allait le rattraper.

Mais il ne perdait rien à tenter sa chance. Enfin, c’est ce qu’il espérait.

Aizu allait déposer délicatement la tête de sa sœur contre l'arbre pour lui permettre de se relever quand Kyomu d'un geste vif s'élança dans le vide, il fondit instantanément avec le vent qui le porta en un fragument de seconde sur une petite tache qui virevoltait rapidement en direction de la sortie des jardins. Trop loin pour bien voir, le fantôme supposa cependant que le familier qui était maintenant réapparut sur la tache avait saisit de sa gueule celle-ci. Il ne lui fallut pas longtemps pour avoir sa réponse, le gackt revint effectivement en tenant du bout des ailes avec sa mâchoire une petite créature qui se balançait de gauche à droite au rythme de ses pas. Kyomu avait presque rejoint son maitre quand Aisu s'éveilla naturellement et non déranger par un quelconque bruit, détournant ainsi l'attention d'Aizu à son profit de la trouvaille du familier. Ignorant ainsi la proie de Kyomu, Aizu avait désormais le regard captivé par sa sœur. La jeune fille entrouvrit par petits coups les yeux, dérangé par la lumière vive soudainement trop forte pour ceux-ci. Elle les frotta délicatement de ses petites mains plusieurs fois avant de les ouvrir pour de bon. Son frère s’étant légèrement penché au dessus d'elle pour mieux l'observer, l’accueillait avec un sourire amoureux comme l'aurait fait un amant avec sa promise au réveil d'une longue nuit. A ce moment là n'importe qui aurait put deviner les sentiments du frère pour sa sœur, n'importe qui sauf Aisu bien évidemment car il est primordial de ne jamais oublier que peu importe le sujet la fantôme fait toujours preuve de la plus grande naïveté qui soit. Et peut être plus particulièrement quand il s'agit d'amour ou du vrai caractère de son frère, malheureusement et heureusement pour ce dernier. Aussi se contenta t-elle en voyant son frère de passer ses bras autour de sa taille et de l'enlacer tendrement sans ne penser plus loin derrière qu'elle aimait son frère comme un frère. Alors qu'il allait faire de même, il fut pris de court dans son geste, sa jumelle qui aperçu la petit fée que tenait Kyomu, la jeune fille se précipita sur la créature laissant son frère confus derrière elle. Elle dégagea de la gueule du familier qui s'en sépara en réalité avec plaisir l'objet de sa curiosité. La posant délicatement dans ses mains pour mieux l'observer, ce qu'elle fit attentivement avant de s'écrier stupidement et de façon soudaine:

Ahhh !Comme il est mignon !

Sa réaction avait limite de quoi être vexante, combien même il s'agissait d'un compliment, la jeune fille avait réagit comme si celui qu'elle tenait dans ses mains était un animal dépourvut de parole et d'une conscience égale à la sienne de son environnement. Pourtant Aisu ne faisait pas cela méchamment, c'était pour elle même tout le contraire. Elle était seulement naturellement stupide. Par chance ses réactions enfantines ne blessaient jamais personne car elles étaient bien connue de la population de l'Yggdrasil qui l’appréciait ainsi. Elles faisaient souvent sourire. Aizu regarda sa sœur amusé, comme il avait pris l'habitude de faire, mais celui-ci fut de courte durée, sa nature sur-protectrice envers sa sœur quelque peu justifié repris le dessus. Voyant qu'il avait affaire à une fée, espèce qu'il n'appréciait guère d'origine, et maintenant encore moins depuis les évènements précédents, il se fit méfiant et porta son regard sur celui qu'elle tenait dans ses mains.

Que fait-on de lui ?

Kyomu venait d'intervenir, il était assis à coter d'Aisu et observait d'un œil mauvais la créature. L'autre œil attendait une réaction de la part du fantôme. maintenant qu'il était éveillé et avait surtout put profiter d'un agréable et long sommeil pour la première fois depuis des mois, il était enclin à s'amuser de la petite chose sans défense qui se tenait devant lui. La réponse était certainement "pas grand chose", car Aizu prenait soins de ne pas montrer sa véritable nature quand sa sœur était là, de plus combien même il aurait voulut répondre, il n'aurait pas put. Ignorant la question du familier, certainement involontairement Aisu s'adressa enfin à la créature correctement:

Bonjour je suis Aisu, et toi qui es tu ?

Aizu émit un long soupire, comme à son habitude sa sœur était "trop" sociable. Et comme à cette même habitude cela allait surement lui attirer des ennuis.

La sortie. La voilà, il en était tout près. Peut-être le laissait-on filer, finalement. Comme en toute situation catastrophique, il semblait à la jeune fée que le temps s’était ralenti, voire arrêté. Il lui semblait qu’il était seul au monde. Le bruit s’était éteint. Le décor avait disparut. Il n’y avait plus que la sortie, là où ses yeux étaient tournés, comme pétrifiés sur une expression à la fois vulnérable et déterminée. Il ne pensait pas à regarder derrière. Il ne fallait pas regarder derrière. Ça le ralentirait. Il devait aller plus vite. Serrant les poings et retroussant les orteils dans ses bottes, fronçant les sourcils davantage, il tenta d’accélérer.

Mais c’était trop tard. Quelque chose l’attrapa par les ailes et sa course s’en termina aussi abruptement qu’elle avait commencée. Il sentit un pincement qui le fit grimacer et, comme ce dernier lui fit fermer les yeux, il resta ainsi quelques secondes, d’une part parce qu’il cherchait à comprendre ce qui s’était passé et que pour cette tâche, apparemment, il fallait faire fi de son entourage, d’une autre parce qu’il n’était pas certain de vouloir voir la suite. Il se laissa ainsi pendouiller comme le pendule d’une horloge grand-père, presque inanimé. La chose ne dura que quelques secondes, cependant, car Spades ayant du caractère, il ne pouvait impérativement pas se laisser faire aussi facilement. Bien que prenant garde à ne pas donner trop de coups pour épargner ses ailes, il se mit à battre des pieds et des bras en criant haut et fort que la situation ne lui plaisait pas.

- Non mais lâches-moi, espèce de grosse brute ! T’essaie de me faire des trous dans mes ailes ? Tu veux que je te fasse des trous dans les yeux, moi, peut-être ? Lâche-moi ! Lâaaache-moiiiii !!!!!

Il leva les bras pour tenter d’attraper la gueule du gackt et lui tirer sur les lèvres. Force lui fut cependant d’admettre que de la manière dont on le tenait, à moins de se plier les ailes, il n’y arriverait pas. Il lui manquait encore un centimètre, peut-être deux. Insulté, alors qu’ils arrivaient devant les directeurs, il croisa les bras et baissa la tête.

Voilà qui allait lui revenir sur le nez pendant longtemps. Voilà qui allait lui attirer peut-être les pires ennuis de son existence. Excepté peut-être la fois où il s’était entièrement retrouvé dans la gueule d’un animal et qu’il lui avait fallut s’accrocher à sa langue pour ne pas se faire avaler tout rond.

Puis, soudainement, il ne fut plus tenu par le gackt et se retrouva comme emporté par une sorte de tornade. Les grands de ce monde étaient tous pareils, à croire qu’il était de mise de prendre dans leurs mains tout ce qu’ils pouvaient y tenir. Ce n’était pas parce qu’il était tout petit qu’on pouvait nécessairement le prendre comme une poupée et le trainer partout dans les airs. Spades s’accrocha à son pouce en craignant tomber. Ses ailes lui faisaient mal, s’il advenait qu’il tombe, il ne pourrait pas s’envoler pour amortir sa chute. Il s’écraserait plutôt sur le sol en une sorte de ‘splash’ ou de ‘crack’ et sans doute exploserait-il comme une chenille qui tombe d’un arbre, ou quelque chose comme ça. Voilà l’impression qu’il avait en tête lorsqu’il passa d’un bourreau à un autre. Dès qu’il se sentit plus stable, cependant, il lâcha le pouce pour croiser les bras et les jambes. Il détourna la tête d’un air outragé.

Voilà qu’on lui criait dans les oreilles. Il sourcilla et, instinctivement, battit un peu des ailes, mais le mouvement le fit vite grimacer. Elles étaient sensibles sur les bouts, et l’air contre lequel elles frappaient rapidement lui envoyait des spasmes dans le dos, qui lui étaient loin d’être agréables. Il faudrait qu’il rentre à pied, sans doute, le temps que la douleur s’estompe. Au moins, il avait Narine, qui attendait aux portes de l’académie. Il pourrait toujours se coucher sur son dos et lui demander de se déplacer prudemment.

Il ne croyait pas mériter ça. Certes, il avait séché les cours, mais d’attraper une fée par les ailes, c’était tout simplement grossier. C’est qu’elles étaient délicates, ces petites choses.

Lorsque le directeur prit la parole, Spades eut l’impression qu’on le traitait comme de la paperasse, ou comme une sorte d’animal. ‘Qu’est-ce qu’on fait de lui’ ? Et puis quoi encore ! Il y avait d’autres moyens de formuler la chose, de façon plus adéquate. Ça lui donnait tout juste l’impression qu’on allait l’enfermer dans une cage pour le jeter plus tard dans un bouillon de soupe. L’idée le fit frissonner et peut-être la brise qui vint caresser ses ailes endolories y fut-elle aussi pour quelque chose.

- Non mais y a moyen d’être poli ! grommela-t-il entre ses dents.

Il poussa un lourd soupir d’exaspération et se leva du haut de ses vingt-trois centimètres, cherchant distraitement comment redescendre de là sans aller s’éclater la tête parterre. Les paroles de la fantôme lui firent tourner la tête et il jeta un bref regard à la demoiselle. Il adorait cette question. Il l’adorait, parce qu’il pouvait y répondre à peu près ce qu’il voulait. En d’autres circonstances, cette simple question l’eut fait sourire, mais il était encore frustré, aussi ne sourit-il que dans sa tête. Son visage resta de marbre, même qu’il avait le sourcil droit légèrement froncé sur une expression amère.

Quel était ce nom qu’il avait donné l’autre fois… Carrousel… Diddle… Dimmle…

Cherche, Spades, cherche. Ça finissait par ‘witts’… Di… Dibblerywitts. Voilà !

Il avait déjà utilisé ce nom une fois, il pouvait bien tenter le coup à nouveau. Voilà qui le ferait peut-être rire.

- Carrousel Dibblerywitts.

Maintenant qu’il la regardait plus attentivement, il remarqua sa tignasse, qui semblait invitante. Prudemment, quoiqu’avec une agilité remarquable, il quitta la main de la directrice pour se rendre jusque sur son épaule, où il attrapa ses cheveux pour s’y tenir. Ils étaient jolis. Aussi jolis que ceux de cet autre niais à qui il avait donné ce même faux-nom.

- Et tes deux copains, là, ce sont de grosses brutes !

Il plissa le nez d’un air dédaigneux en jetant un regard au gackt. Quant à l’autre homme, il n’avait rien fait de spécial, mais Spades préférait le considérer comme une brute quand même, parce que c’est sans doutes ce qu’il était. Il n’avait pas l’air commode.

Un peu comme lui, dans le fond. Mais peut-être en moins prompt à la rigolade.

Il pointa Kyomu d’un air accusateur.

- Machin m’a éraflé les ailes ! Je fais comment pour rentrer chez-moi ! Je vais mettre toute la nuit à y retourner pieds !

Il omit évidemment de mentionner Narine. Ce qu’il voulait, c’était mettre à jour le tort des autres pour qu’on évite de s’attarder sur les siens. Attirer l’attention sur un autre fautif était, d’ordre général, une approche assez efficace.

Si la fée pouvait tromper Aisu facilement, se n'était certainement pas le cas de son frère, ni de son familier. L'hésitation qu'il avait eu à répondre indiquait clairement que ce nom n'était pas le siens, à quoi cela lui avançait-il ? Le fantôme intelligent se posa la question, simple farce ou y avait-il une motivation plus profonde derrière ce mensonge ? De plus quelque chose d'autre le chiffonnait, La tête de la créature ne lui était pas inconnue, la question était où, où avait-il put bien la voir. Alors qu'il cherchait au fond de sa mémoire la moindre trace d'un souvenir, le menteur le traita de brute, cependant peu sensible aux insultes, il n'y fit guère attention, il ne loupa pas par contre que la petite fée risquait de s'attirer des ennuis bien plus gros qu'elle en s’étant ainsi approché des cheveux de sa sœurs, gardant toujours un œil vif sur l'individu qui lui semblait enclin à faire des bêtises, il se concentra de nouveau dans ses recherches. Le gackt quand à lui regardais la scène d'un air détaché, peut importait ce que pouvais bien raconter le prétendu Carrousel, il souhaitait seulement en faire son 4h même si il savait pertinemment que cela serait impossible. Aisu de son coter toujours aussi innocente au point de vous écœurer un calinours, et à ses mots on aurait put la croire aveugle:

Mais non voyons, ils sont adorables, le gackt est un très fidèle compagnon, et le garçon derrière moi c'est mon frère. Ils sont très gentils et doux tout les deux !

Il est difficile de dire si les connexions nerveuses du cerveau de Aisu sont mal faites ou inexistantes. Mais voila qu'au final le résultat est le même, elle ne comprend jamais rien dans le bon sens. Aussi ne comprit-elle pas comment Kyomu aurait put érafler les ailes de carrousel, cependant comme sa réflexion est extrêmement limité, elle n'alla pas chercher plus lion, et c'est seulement dut à sa nature profondément gentille, qu'elle proposa son aide à la fée, seulement alors qu'elle allait le faire, Aizu qui venait d'avoir un éclair de lucidité, se souvenu de où et quand il avait vu la fée. C'était aujourd'hui même, un peu plus tôt, encore dans la mâtiné. sa sœur avait proposé au service d'administration des les aider comme elle le faisait bien souvent, ils lui avait demander de vérifier si elle ne trouvais pas les élèves absent des cours, naturellement Aizu avait aidé sa sœur, parce qu'il aimait prendre soins d'elle mais aussi pour pouvoir la surveiller. c'était au cour de cette recherche qu'il avait eu entre les mains la liste des absents, c'est là qu'il l'avait vu, sur la 3eme page, sa photo était la première de la liste. Sur celle-ci le menteur qui se trouvait en face de lui, celui qui osait permettre de se plaindre, pas de chance pour lui le fantôme n'était pas spécialement de bonne humeur, il avait fait perdre son temps à sa sœur, mais également gâcher le moment de tranquillité qu'ils passaient sous l'arbre. c'est peut être cette raison pour laquelle il ne se gênât pas pour lui gâcher la journée,

Ne t'en fais pas Spades Ayss nous allons te ramener avec nous, mais ce sera à l'académie.

Un sourire malsain fit surface sur la gueule de Kyomu, il se voyait déjà le rattraper par les ailes et le laisser se balancer encore de longues minutes en direction de l'académie, Pourtant le signe qu'il attendais de la part d'Aizu ne vint pas. Celui-ci regardais sa sœur dont les yeux grand ouvert et rond exprimait la confusion la plus total, il y avait un coter comique à la regarder, on devine aisément quand on la connait un peu que son visage avait changer à l'entente du véritable nom du soit disant Carrousel. Dans son cerveau il y avait un choc, quelque chose qui le perturbait tellement qu'elle en devenait incapable de réagir. c'était assez courant de sa part dans ce genre de situation, son frère avait ainsi pris l'habitude de savoir comment la ramener à elle, ne se préoccupant ainsi pas de Spades, il pris la mains de sa sœur dans la sienne et lui dit doucement.

ce n'est rien ma précieuse Aisu, Carrousel est un faux nom, il a voulus nous faire une petite blague.

Ces simples mots suffirent à lui rendre ses maigres capacités mentales, il fallait souvent lui résumer la situation que n'importe qui aurait naturellement compris. Et pendant que les connexion nerveuses de celle-ci s'était faite, Kyomu terriblement impatient avait réduit sa taille, sauté sur son épaule et fixait désormais la fée avec envie et de façon terriblement oppressante. On pouvais limite s'attendre a voir un filer de bave dégouliner sur la fée, comme celle d'un prédateur fixant de haut sa proie en mauvaise posture. Il ce fit pourtant couper net dans son plaisir par Aisu qui pris la petite fée délicatement pour lui parler face à face.

Oh mais si tu es Spades Ayss, alors tu es celui de la liste ! Tes professeurs te cherchais, justement. Tu t'es perdu ? Mon pauvre tu est bien loin de l'académie.

Le flot de paroles débité par la jeune femme en si peu de temps avait surpris le familier, elle se souvenait ainsi donc du nom des élèves qui manquaient à l'appel. En réalité la mémoire de la jumelle était excellente, que se soit pour les noms, les visages où tout un tas de choses, Elle ne savait seulement pas s'en servir correctement, et sa naïveté lui faisant défaut, Elle vous croie sur paroles lors que vous dites que se n'est pas vous.

Spades fit la mine de celui qui n’est pas particulièrement convaincu. Enfin, tout le monde disait que la directrice était une nouille—c’est ainsi qu’il traduisait la chose—et il en avait aujourd’hui la confirmation. Il n’y avait rien de doux à ce gackt qui l’avait prit par les ailes pour le trainer comme un colis. Il aurait pu le prendre par son mantelet, au moins ! Comme ça il n’aurait pas risqué de lui déchirer les ailes !

Il leva vivement la tête sur le directeur alors qu’il l’appelait par son nom complet. Il s’était fait griller. Eh bien, tant pis ! Il ne lui restait plus qu’à se trouver une porte de sortie.

Le jeune avait beaucoup d’espoir, mais dans les faits, la chose ne serait peut-être pas aussi aisée qu’il se l’imaginait.

Déjà, si ce n’eut été du gackt, il aurait sans doute pu prendre la fuite dès le moment où on ne lui portait plus attention, l’un débordant d’amour pour sa sœur à en devenir stupide, et l’autre, devenue plus stupide encore après avoir perdu la connexion entre deux neurones. Mais ça, c’était sans compter ses ailes éraflées. Il en pleurerait de douleur s’il tentait de s’échapper par les airs dans cet état. Grimaçant en remuant brièvement des ailes—c’était une habitude qu’il avait prise de les mouvoir de temps à autres pour les dégourdir un peu—il croisa les bras.

Il ne restait plus rien de la bonne humeur dont il avait profité plus tôt.

- Ouais, c’est ça, moi je fais des blagues à temps plein.

Parlant de blagues, il pourrait tout aussi bien éternuer et profiter de son nuage de fumée pour aller se cacher ailleurs. Mais là encore, le gackt risquait de le retrouver, s’il ne le rattrapait pas immédiatement.

Cette maudite bestiole !

Il toisa justement ce dernier droit dans les yeux, d’un regard défiant, qui appelait presque à la bagarre. Bagarre qu’il aurait perdu, si elle avait eut lieue.

Décidément, il n’y avait pas de limite à la naïveté de la directrice. Spades en était presque dégouté. Cela dit, il pouvait toujours aller en ce sens et voir ce qu’il en adviendrait. Peut-être pourrait-il ainsi réduire sa peine, advenu qu’on viendrait finalement à le punir pour ses bêtises.

- Oui, c’est ça. Je me suis perdu. Et comme je cherchais à retrouver mon chemin, je me suis endormi sous de la terre et de la mousse. C’était très confortable.

Des paroles assez sarcastiques, et le ton de sa voix manquait de peu le trahir. Il ne s’inquiétait pas cependant de la façon dont la directrice allait les interpréter. L’ennui, c’étaient les deux autres, qui avaient leur cerveau à la bonne place et qui fonctionnait correctement. Mais il ne s’en faisait pas trop d’eux non plus. Si tout allait comme il le croyait, peu importe ce que diraient les deux malotrus, elle le balaierait de la main en prenant sa défense, tout comme elle prendrait leur défense à eux advenu qu’il parle d’eux en mal encore une fois. Ainsi donc, mieux valait les ignorer tout à fait.

- Et je suis bien loin de chez-moi aussi, pour y rentrer à pieds avec mes ailes éraflées ! Mine de rien, elles me font souffrir au moindre coup de vent.

Il n’était pas faux qu’il ressentait des spasmes lui parcourir le dos à la moindre brise. Sa mère avait un baume pour apaiser le mal, qu’elle lui appliquait quand il était plus jeune, à l’époque où il ne faisait jamais attention. Il y avait des années qu’elle n’avait pas eut à lui en appliquer sur les ailes. Il lui en demanderait sans faute du moment qu’il serait de retour à la maison.

Il se sentait un peu retomber en enfance, mais ne savait pas dire si c’était ou non un sentiment agréable.

Une chose était certaine, il passerait définitivement quelques jours à pied.

Les réponse de la fée pouvait de nouveau avoir la directrice en beauté, et ça Aizu s'y attendais, mais il savait également comment contrer ses élan trop fréquent de gentillesse et de pitié. Il avait également appris avec le temps et les nombreuses difficulté vécus par son passé difficile à comprendre le profils des personnes qu'il avait en face de lui, à trouver les failles, où d'un moins deviner ce qui risquait d'en être une. Visiblement pour Spades c'était l’académie, La petite créature semblait vouloir la fuir comme la peste, soit il irait à l'opposé alors, car Aizu avait son idée derrière la tête, et il pris le soins de l'amener doucement aux oreilles de la fée:

oh mon pauvre tu dois avoir un bien mauvais sens de l'orientation pour te perdre encore à ce stade de l'année.

Il tenait à faire savoir clairement qu'il connaissait parfaitement le petit jeu de l'être turbulent, mais également son dossier, qu'il avait de ce fait eu un peu plus tôt dans la journée entre les mains.

[en cours]